Alicia Soto se rend au Sénégal pour terminer la production et créer le spectacle 'Peur de la couleur'.

Du 31 mars au 9 avril culminera le troisième et dernier cycle de préparation et de répétitions de la nouvelle production de la compagnie. Alicia Soto Hojarasca avec l'entreprise. Djarama, réalisé par Mamby Mawine. Grâce au soutien fondamental et constant de l'Ambassade d'Espagne au Sénégal, Peur de la couleur Il sera finalement créé les 10 et 11 avril prochains au Festival international de la marionnette du Sénégal, puis exposé à l'Institut français de Dakar le 13. 

La relation entre l'association et compagnie Djarama, dirigée par Mamby Mawine, et Alicia Soto a commencé en 2018 et se poursuit à ce jour. Le nouveau spectacle est développé dans le cadre du projet Goongué qui fait partie du programme Yaakaar, destiné aux jeunes en situation d'exclusion sociale et qui développe différentes formations dans les arts : danse, théâtre, cirque et marionnette. Goongué cherche à accompagner les jeunes artistes vers leur professionnalisation, afin de soutenir la jeune création au Sénégal.

La préparation du spectacle ainsi que les répétitions précédant la première ont lieu au Pôle Culturel Djarama'Arts, Centre d'art pour la jeunesse de Ndayane.

Peur de la couleur est un spectacle de marionnettes et de danse avec musique live destiné aux enfants de 8 à 14 ans. Il mettra en vedette quatre interprètes sénégalais issus du projet Goongué. L'œuvre nous raconte comment une femme noire issue d'une famille modeste donne naissance à une fille atteinte d'albinisme. À partir de là, il doit confronter les croyances répandues sur les albinos. Il a peur de perdre son fils qui, d'un côté, est rejeté par la société, et de l'autre, attire des gens prêts à tout pour le sacrifier. Malgré tout, l’enfant grandit face à toutes les difficultés.

 

 

Cette offre aborde la question des enfants albinos en Afrique et notamment au Sénégal, où ils sont socialement exclus et éliminés de manière très dramatique dans certaines communautés. Son germe, dit Mamby Mawine, est sa propre expérience personnelle, car sa fille Ramata est née avec l'albinisme « et a grandi dans une société dans laquelle les gens comme elle sont discriminés et marginalisés parce qu'ils sont différents. Ramata a la chance d'être entourée d'une famille qui lui permet de faire toutes sortes d'activités... Pourtant, beaucoup d'enfants comme elle vivent dans des conditions beaucoup moins favorables. Au Sénégal par exemple, il y a des femmes qui poussent leurs enfants albinos à mendier l'aumône chaque jour sous le soleil, ignorant complètement les effets désastreux du soleil sur leur peau. Les femmes albinos sont également violées en raison de certaines croyances qui véhiculent l’idée selon laquelle avoir des relations sexuelles avec elles apporte de la richesse. Durant la période électorale au Sénégal, de nombreuses familles ayant des enfants albinos doivent les cacher de peur d'être kidnappées pour être sacrifiées. Dans d’autres pays africains, les albinos sont expulsés des villages ou coupés en morceaux et vendus sur le marché pour être utilisés comme amulettes. Avec ce spectacle, nous voulons montrer comment même des personnes soi-disant « normales » peuvent être cruelles envers les personnes handicapées ou considérées comme différentes.

 

 

Le choix d'utiliser des masques et des marionnettes pour raconter cette histoire Cela est dû principalement à sa dimension sacrée et rituelle. «Les marionnettes offrent des possibilités de représentation qui ne peuvent être réalisées avec le seul réalisme. «Nous avons choisi de ne pas utiliser de texte, mais de laisser le corps parler à travers le mouvement», explique Mawine. « Bien que le thème soit dur et que la recherche sur le sujet nous ait aidé à construire une dramaturgie, nous avons décidé de présenter l'œuvre comme une fable pleine de poésie, où les marionnettes nous aident à recréer des personnages fantastiques. Les masques, la comédie de l'art, nous donnent une pincée d'humour, et le corps, la danse, nous raconte l'histoire à partir de l'émotion, car notre histoire parle de peur et d'amour", conclut Alicia Soto.

 

LE CASTING

Les acteurs Seynabou Faye, Adama Cissé et Pape Baidy Diao faisaient partie d'un groupe d'une vingtaine de filles et de garçons qui ont bénéficié du programme de formation « Yaakaar », qui signifie espoir en wolof. Comme son nom l’indique, ce programme visait à redonner espoir aux jeunes. Elle leur propose une formation dans les arts (marionnettes, cirque, danse et théâtre) grâce à l'intervention de professionnels de toutes ces disciplines. Alicia Soto est intervenue à plusieurs reprises pour des formations en danse. Adrame Bangoura, artiste de cirque guinéen, a également participé avec les jeunes dans le cadre de cette formation et a ensuite rejoint la compagnie créée à l'issue du programme Yaak'Art.

 

 

Dramaturgie et chorégraphie : Alicia Soto

Dramaturgie et direction d'acteurs : Mamby Mawine

Interprètes : Adama Cissé, Adramé Bangoura, Seynabou Faye et Pape Baydi Diaw (cie Yaak'Art – Sénégal)

 

LES FONCTIONS

Première les 10 et 11 avril. 2 représentations au Festival International de la Marionnette de
Sénégal.
13 avril. Institut français de Dakar (Sénégal).

A partir de mai :

– Alliance Française de Banjul (Gambie)
– Centre culturel Franco-Bissau-Guinéense (Guinée-Bissau)
– Institut Français de St Louis (Sénégal)

 

Cette production bénéficie du soutien de l'Ambassade d'Espagne au Sénégal et de l'Institut français du Sénégal.

 

Une production de Djarama y la Cía. Litière de feuilles Alicia Soto

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